Les-Reflexions-de-Mayoke

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80 ans aujourd'hui, maman

Par Mayoke  le 26 Janvier 2013

Maman, c'est ton anniversaire aujourd'hui. J'ai énormément pensé à toi, toi qui n'est pas là aujourd'hui. C'était très difficile de fêter Noël sans toi et en ce 26 janvier, jour de ta naissance, je me suis réveillée en pensant à toi et à cette journée sans toi.

Je suis tellement dans mes pensées que lorsque je me suis levée, je cherchais mes chaussons que j'avais aux pieds. Je pourrais en rire mais cela démontre le trouble que j'ai en moi. Je suis très perturbée de ton absence, je suis déprimée, je ne vais pas bien. Je manque de patience, tout sujet m'est sensible. Je pleure facilement, même sur des drames éloignés de moi.

Lorsque j'étais petite, tu te rappelles certainement que j'étais très attachée à toi. Lorsque tu as recommencé à travailler, j'avais une dizaine d'années, j'allais te chercher à ton travail. J'ai grandi, femme, mère. Tu as éprouvé pour ma fille, ta première petite-fille, un amour très fort, un amour que tu as gardé jusqu'au bout.

J'ai ressenti avec toi, maman, cet amour d'une mère à sa fille, d'une fille à sa mère avec toute la complexité qui peut exister dans une relation fusionnelle. Je voulais faire comme toi, je voulais te ressembler et en même temps, je pouvais certaines fois te craindre car tu étais une femme de caractère. Je me rappelle nos conflits de femme, je sais que comme toute mère, tu voulais m'éviter des erreurs ou te mêler de ma vie de femme. Nous nous sommes brouillées et réconciliées, ça fait parti de la vie et de l'amour entre une mère et sa fille. J'étais ton aînée, je t'ai toujours aimée.

Aujourd'hui, tu n'es pas là. Mais laisses-moi te dire que je suis persuadée qu'il existe un attachement indéfectible entre toi et moi. Ce lien entre toi et moi ne cessera pas d'exister, j'en suis sûre même lorsque j'aurais disparu. Cela ne peut être autrement.

Tu m'as portée en toi, tu m'a donné la vie et au-delà de cet acte, je suis sûre que tout ce que nous avons partagé jusqu'à ton départ est encore en moi, dans ma mémoire et dans mon corps car je suis une partie de toi, je suis ta mémoire, tu m'as aimée tout de suite, moi aussi. Il existe un lien, Le Lien, le cordon ombilical physiquement tranché est en fait toujours existant, c'est la transmission de générations de femmes, filles, mères. Je sais que je porte en moi ce qui est indestructible, l'amour que tu as éprouvé pour moi, cet amour que porte la mère à sa fille, je le garde en moi, maillon de La Transmission.

Je me rappelle très bien ma grand-mère, ta mère et l'amour que je lui portais. Te rappelles-tu lorsque j'allais chez elle en vacances, eh oui, en vacances même si elle habitait à 800 mètres de notre maison. Et son jardin rempli de fleurs, les dalhias, les glaïeuls qu'elle t'apportait en énormes bouquets ; et les croissants qu'elle ramenait après la messe de 7h. J'ai encore le goût du beurre sur la langue et l'odeur croustillante dans le nez !

Elle t'a transmis ce que tu m'as toi, transmis. L'amour, la féminité, la complexité de ce que je suis : mon extrême sensibilité, ma part d'erreurs, mon parcours de vie, mes enfants, mon avenir avec ce que j'ai construit aujourd'hui.

Mais tu n'es pas là en ce jour de ton anniversaire. Alors, j'ai regardé la photo que j'ai prise de toi, quelques semaines avant ton départ.

Je t'ai regardée, je t'ai embrassée, je t'ai parlé. Tu es présente en moi avec tous les souvenirs ; il ne me reste que ça et ça m'appartient.

Je te souhaite ton anniversaire, maman. Tu as 80 ans aujourd'hui.



13/06/2013
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