Les-Reflexions-de-Mayoke

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nos pauvres cheveux blancs

Par Mayoke  le 2 Février 2013

 J'ai été très attristée lors de la diffusion du reportage de ce samedi sur une chaîne télévisée : il concernait les personnes âgées et leurs difficultés quotidiennes à vivre avec très peu d'argent. Elles étaient accueillies aux Restaux du Coeur par des personnes respectueuses de leur grande dignité. Ces hommes et ces femmes aux cheveux blancs avaient franchi la porte une première fois, décision douloureuse exprimée avec franchise, se résoudre à ne pas mourir de faim, vivre chichement avec une retraite à minima. Les personnes interviewées ont évoqué en quelques mots leur vie de travail, elles ont cotisé toute leur vie, carrières longues ou en alternance pour quelques unes, enfants à élever par exemple, personnes seules ; elles ont toutes espéré vivre normalement leur retraite. C'est quoi vivre normalement lorsqu'on arrive à la retraite : avoir de quoi manger, un toit sur la tête, des soins adaptés à leurs besoins (lunettes, appareils auditifs, dents soignées et la liste n'est pas finie), des loisirs. C'est ce que chacun souhaite lorsque les enfants sont élevés, profiter d'une retraite adaptée à la vie actuelle, ne pas manquer de ce qui fait plaisir, se vêtir à la mode, prendre sa voiture et aller au cinéma. Rencontrer ses amis autour d'un bon repas. Ne pas se soucier au jour le jour, avoir un peu d'aisance.

Je suis d'accord avec ce qu'elles disaient : elles ne sont pas habituées à demander quoi que ce soit, elles ont appris à vivre avec ce qu'elles avaient, cela faisait parti de l'éducation reçue, on se contentait de ce qu'on avait et on travaillait pour obtenir un meilleur confort. Pour la plupart, des jardins potagers, une basse-cour venaient compléter ce qui manquait sur la table. Mes grands-parents vivaient ainsi, mes parents ont fait la même chose lorsque nous étions petits, 4 enfants à élever avec un petit salaire, il était nécessaire de produire ce qui ne pouvait être acheté.

J'ai 57 ans, je sais de quoi je parle. Je sais ce qui est sous-entendu dans le reportage, cette amertume, ce désarroi face à la montée de la paupérisation des personnes âgées ; la tristesse et la mauvaise santé, c'est terrible ces personnes qui ont faim ! 2013 ! Nous sommes en 2013 ! Les bénévoles sont touchées et désarmées de voir des cheveux blancs cotoyer des têtes brunes. Leur donner une journée afin de les recevoir, donner de quoi manger, du temps aussi, des soins, un petit café, des bavardages, c'est leur redonner du courage, c'est de l'amour.



13/06/2013
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