carrières femmes, hommes
Par Mayoke le 29 Janvier 2013
D'après le Cor, un homme en fin de carrière part avec 1552€, pour une femme en fin de carrière, ce sera 899€ !
Ce sont des moyennes et elles sont néanmoins édifiantes.
On retrouve dans ces chiffres une situation qui perdure : la place de la femme dans la société, le rôle de la femme, épouse, mère, carrières courtes ou en alternance.
En 2013, la femme reste pour une grande majorité dans un statut précaire vis-à-vis de ses droits les plus légitimes.
Qu'elle ait élevé des enfants ou non, travaillé en plus à l'extérieur, assumé mille responsabilités, prouvé ce qu'elle est, une femme travailleuse, courageuse, responsable, il y a toujours une limite imposée par rapport à la somme des milliers et milliers d'heures accumulées au fil des années dans toutes ses activités : la différence chiffrée en fin de carrière entre une femme et un homme, en tout point défavorable à la femme.
C'est abérrant, c'est inégal, c'est injuste.
Je ne comprend pas et je m'étonne du silence des femmes politiques à ce sujet. Je n'entends pas leurs voix s'élever publiquement afin de dénoncer fermement et fortement cette forme d'inertie par rapport aux décisions à prendre afin de rendre plus juste le système de prise en compte des années travaillées par les femmes.
Elles sont où les femmes de la trempe de Simone Veil, "et son ardente recherche de la justice sociale" ?
Il y a si peu d'avancées, c'est terrible de le constater.
Si je me rappelle ce que j'ai appris en éducation civique, les femmes françaises ont acquis le droit de vote en 1945. 1945 !! Et en 2013, qu'en est-il de la situation de la femme française ? Certaines acquièrent leur indépendance financière à force de volonté, de travail, d'émancipation, de revendication. Elles choisissent un plan de carrière, ou/et mènent vie familiale/travail, elles sont sur plusieurs fronts, mais doivent-elles se battre au jour le jour afin d'espèrer une fin de carrière identique à celle d'un homme ou la norme doit-elle être une harmonisation totale entre les salaires des femmes et des hommes ?
Et si on parlait d'obligation légale dès aujourd'hui ? J'entends déjà les tollés des hommes dans un machisme unanime, dans un mépris à peine voilé. Il ne faut pas se voiler la face, ils sont encore trop nombreux à se réclamer d'avoir un petit quelque chose entre les jambes qui justifie les différences qu'elles soient familiales, de travail, sociales entre femmes et hommes ; c'est une idéologie, le titre qui donne le droit aux hommes de bénéficier de priviléges puiqu'ils dominent socialement la femme.
Je vous donne rendez-vous dans 2 ans, dans 5 ans, dans 10 ans, nous serons confrontées, nous les femmes, à la même problématique. Il ne devrait pas y avoir débat, ce devrait être une liberté fondamentale, celle de toute femme à vivre décemment toute sa vie. Ne pas évoquer le mot "parité" qu'on met à toutes les sauces mais normalisation totale et absolue sur tous les plans entre femmes et hommes.
Nous n'en sommes pas là. Des millénaires de contextes religieux différents ont formaté la pensée masculine, attribuant à la femme leur seul droit, celui d'enfanter.
